Vous aussi, vous l’avez sans doute dans votre équipe, ce râleur invétéré, dont la mauvaise humeur pollue l’atmosphère dès le matin, qui prévient avant de dire bonjour qu’il n’a « vraiment pas le temps » et qu’en plus, aujourd’hui, il n’est « pas d’humeur » …
Le problème, c’est que ce râleur est aussi votre meilleur élément, celui dont l’efficacité et l’expertise vous sont indispensables. Pas question, donc, de le recadrer vertement, d’autant que vous vous connaissez de longue date : vous êtes le parrain de son fils et jouez au tennis ensemble tous les week-ends !
Pour un manager de proximité, cette situation vire au casse-tête et si elle se reproduit souvent, elle finit par saper l’énergie de tous. Comment la désamorcer ?
Certains tenteront de courtiser ce collaborateur « diva » pour le mettre dans de bonnes dispositions, d’autres prendront sur eux en renonçant à lui demander quoi que ce soit, quitte à faire le travail à sa place… Autant d’attitudes intenables à moyen ou long terme : la diva ne sera jamais satisfaite et le reste de l’équipe finira par s’offusquer de son traitement de faveur. Quant à vous, vous croulerez bientôt sous les tâches si vous ajoutez aux vôtres celles que vous n’avez pas su déléguer.
Bonne nouvelle : il existe des techniques pour manager une « diva » râleuse, et elles s’apprennent ! À condition de connaître quelques principes clés.
En premier lieu, c’est l’attitude du manager qui génère en retour celle de ses collaborateurs : ils doivent distinguer votre personne physique, qui peut rester celle du copain qu’on tutoie, et la personne morale que vous incarnez au travail, celle du chef qui doit s’assurer que la mission est accomplie.
Ensuite, il est essentiel que vous rappeliez avec persévérance à votre équipe que vous avez un objectif final à atteindre collectivement. Cette dépersonnalisation des enjeux est cruciale pour rappeler à la diva qu’elle aussi est un membre de cette équipe.
Enfin, la confrontation n’est pas forcément à éviter à tout prix : peut-être exagérez-vous les mérites de votre « diva » ? Peut-être qu’on fond, c’est elle qui manque de confiance en elle et que sa mauvaise humeur manifeste un besoin de reconnaissance ? Si vos arguments sont objectifs et clairement formulés, il ne s’agit que de lui demander de faire son travail et elle devrait pouvoir l’entendre…
Tout cela demande de travailler sur soi et sur ses relations avec les autres, et aussi un peu d’entraînement. On essaye ensemble ?
Laurent Vallée, Objectif Transition